Acupuncture et chimie lourde : anesthésie, chimiothérapie et radiothérapie
L’acupuncture est la composante la plus connue de la médecine chinoise. Celle-ci est parfois incomprise et donc critiquée par la médecine occidentale dont les concepts philosophiques et technique sont très éloignés pour ne pas dire aux antipodes de cette médecine multi-millénaires. Elle est souvent considérée comme la dernière chance de nombreux patients pour lesquels la médecine occidentale ne peut rien.
La cohérence occidentale est basée sur le visible qui relie le virus responsable à la maladie.
La cohérence chinoise est basée sur l’invisible qui est capable de relier l’émotion (par exemple la colère), le terrain énergétique (la spécificité du patient) et le blocage de la circulation de l’énergie (Qi) dans le circuit complexe des Méridiens.
Cette globalité de l’invisible est devenue visible, quand elle est devenue accessible à l’analyse clinique grâce au concept incontournable de l’Énergie, le Qi.
La pensée médicale chinoise est ronde, globale, holistique. C’est une médecine plus « fonctionnelle » que lésionnelle.
Cependant, les choses n’étant jamais noires ou blanches (système binaire occidental) ces deux médecines ne s’opposent pas, mais se complètent.
En effet, les médecins, qui ont une ouverture d’esprit et qui découvrent les effets positifs n’hésitent pas, même s’ils n’en comprennent pas forcément le fonctionnement, de la recommander dans des secteurs où ils n’ont pas de réponse à fournir au patient.
Ce n’est que bénéfice pour eux car le patient, loin de se sentir abandonné sans réponse peut trouver une solution ou une aide, pour supporter un traitement lourd comme dans les chimiothérapies ou radiothérapies ainsi que les anesthésies importantes, surtout à partir d’un certain âge.
La médecine chinoise considère l’humain dans sa globalité.
   La simple observation de celui-ci, ainsi que les moyens d’analyses actuels nous prouvent que les choses sont bien plus subtiles et complexes que de considérer tout le monde sur un pied d’égalité (ce qui n’existe pas en biologie) :
• Certains patients ont des effets secondaires et d’autres supportent le médicament ;
• il n’y a pas 2 codes ADN identiques ;
• tous les humains ont un physique différent, des oreilles différentes, des empreintes digitales différentes ; • il existe des groupes sanguins différents ;
• des histoires de vies différentes ;
• des réactions différentes aux traitements ;
• des caractères, des systèmes immunitaires différents, et la liste des différences est encore longue.
Oui les humains ont aussi beaucoup de traits en communs, mais ils sont aussi influencé par un environnement, un métier, une alimentation, une activité physique et un âge différent et par les éléments décrits précédemment qu’on appel « le terrain ».
Le patient est considéré comme un élément important de sa guérison. Il participe à la solution s’il y en a une et est accompagné.
Certaines pathologies ne s’expliquent pas par les analyses et amènent nombre de médecins à dire à leurs patients : vos analyses sont bonnes, vous n’avez rien. Ou alors, c’est dans votre tête (c’est psycho-somatique). Sous- titrage : c’est une maladie imaginaire.
 
  Je rappellerai que dans la tête, il y a des glandes endocrines qui commandent un certain nombre de fonctions vitales et que le cerveau n’est pas le royaume des maladies imaginaires. Que l’hypnose, aujourd’hui utilisé dans les anesthésies ou qui les remplace se fait grâce à une modification d’un état de conscience que la médecine localise....dans la tête.
J’en profite pour préciser que le fameux « effet placebo », considéré comme une dérive imaginaire du patient, n’est rien d’autre qu’une changement de réaction de l’organisme qui fonctionne sur le même mode que l’hypnose, mais par changement d’une croyance ou d’un état de conscience de l’individu concerné. Les croyances pilotes nos comportements ainsi que notre système physiologique et les endorphines.
Le contraire de l’effet placébo (qui est l’effet positif) est l’effet « nocebo » (effet négatif) sur le traitement. Même la personne la plus obtuse sait qu’une vision optimiste améliore sans conteste les résultats d’un traitement. Encore faut-il être en mesure de provoquer cette effet « placebo ».
Les effets secondaires de l’anesthésie, de la chimiothérapie et de la radiothérapie
Certains effets secondaires peuvent être réduit avec des médicaments chimiques qui sont parfois mal supportés. Cela augmente alors le travail de détoxification du foie et des reins qui sont déjà entravés par l’anesthésie et donc, loin de régler le problème, il l’augmente par la fatigue et l’encrassement de l’organisme.


LES OPÉRATIONS
Avant l’anesthésie
Dans la période préopératoire, l’acupuncture améliore l’état émotionnel et psychique des patients, régularise le sommeil, stimule les défenses immunitaires, normalise la tension artérielle, le rythme cardiaque et les autres fonctions vitales. S’il y a des douleurs, il les réduira de façon importante. Cela prépare l’organisme au bon déroulement de l’opération.
Etude faite par Tong Joo Gan, anesthésiste de la Duke University Health System (Grande-Bretagne). Concernant les patients traités par acupuncture et qui recevaient nettement moins d’opioïdes (des antalgiques) que les autres, les résultats les plus importants ont été constatés au niveau de la réduction des effets secondaires. Et d’ajouter que ces effets secondaires peuvent avoir une influence négative sur la récupération d’un patient et la durée de l’hospitalisation. Ce médecin a présenté les résultats de son analyse à la conférence scientifique annuelle de la société américaine d’anesthésiologie à San Francisco. Selon les auteurs de cette étude (qui a compilé quinze ensembles d’observations cliniques), la fréquence des nausées serait divisée par 1,5, les démangeaisons cutanées par 1,3, les vertiges par 1,6 et les problèmes de rétention urinaire par 3,5.
L’anesthésie par acupuncture lors des interventions chirurgicales est très répandue en Chine, mais existe parfois aussi en Occident : plusieurs cas d’anesthésie par l’électro-acupuncture sont décrits lors de césariennes, de thyroïdectomies ou dans des chirurgies réparatrices. Elle nécessite un spécialiste dans cette discipline.
Utilisée à la place de l’anesthésie classique, l’acupuncture procure une bonne analgésie, permet le maintien des fonctions vitales et de l’équilibre psychologique des patients.
l’acupuncture présente de nombreux avantages :
elle améliore la qualité du réveil, régularise le système nerveux, respiratoire et cardio-vasculaire.
Pendant l’opération
 Après l’opération
 
  Elle diminue les effets du stress sur la tension artérielle et la fréquence cardiaque en abaissant de façon significative les taux des catécholamines.
L’apport sur les douleurs post-opératoire est aussi très important. Selon le temps écoulé entre l’opération et l’intervention de l’acupuncteur (acupuncteur interne à l’Hopital ou acupuncteur externe intervenant sur demande) les effets seront différents, mais le résultat sera toujours positif.
Dans un article publié dans Pain en 20021, la douleur post-opératoire après hystérectomie est évaluée chez 100 patientes réparties en 4 groupes : contrôle, acupuncture du point « placebo », Electro Acupuncture (fréquence 2 Hz) du point E-36 Zusanli, et EA (fréquence 100 Hz) du même point. Les auteurs ont montré l’allongement du temps de la première demande d’analgésiques (10, 18, et 28 minutes respectivement), la diminution de la dose cumulée de morphine sur 24 heures (21 %, 43 et 61 % respectivement par rapport au contrôle).
Douleurs post-opératoire
Nausées et vomissement post-opératoire (NVPO)
L’efficacité de l’acupuncture, dans ce domaine, n’est plus a prouver 2 ; que ce soit dans ce contexte précis ou dans les nausées de transport ou des troubles digestifs. La réduction des prurits est aussi conséquente.
 Dans une étude réalisée en 20023, l’efficacité de la puncture du point EC-6 Neiguan dans le cadre des NVPO est comparable à celle l’ondansétron après chirurgie de l’oreille moyenne ou à celle du droperidol . Il en a été constaté de même pour la stimulation du point P-6 Kongzui par un emplâtre de capsicum.
- L ‘acupuncture est aussi efficace pour déclencher le péristaltisme intestinal (constipation), et la fonction urinaire.
- L’acupuncture peut réduire significativement (plus de la moitié) les tachycardies liées à l’injection de morphine4.
- Constatons encore la baisse des saignements post-opératoire ainsi que des effets gênants de l’anesthésie générale.
Ainsi, en diminuant les douleurs et les nausées et vomissement post-opératoire et en stimulant les fonctions vitales et la régénération de tissus, l’acupuncture améliore statistiquement l’état général des patients, leur bien-être et raccourcit la durée de séjour à l’hôpital.
En dehors de l’hôpital, ce type de soin aide le patient à récupérer beaucoup plus rapidement et lui rend la vie beaucoup plus confortable.
CHIMIOTHÉRAPIE ET RADIOTHÉRAPIE
Dans le traitement des cancers, la radiothérapie et la chimiothérapie sont très largement employées, notamment à la suite du traitement chirurgical pour prévenir les métastases. Cependant, ces deux thérapies entraînent souvent des effets secondaires au niveau du système digestif, nerveux et sanguin. Or, selon les études expérimentales, l’acupuncture- moxibustion peut prévenir, atténuer voire arrêter les effets secondaires de ces deux thérapies.
 1Lin JG, Lo MW, Wen YR, Hsieh CL, Tsai SK, Sun WZ. The effect of high and low frequency electroacupunc- ture in pain after lower abdominal surgery. Pain 2002;99:509-14.
 2 Gan TJ, Jiao KR, Zenn M, Georgiade G. A randomized controlled comparison of electro-acupoint stimu- lation or ondansetron versus placebo for the prevention of postoperative nausea and vomiting. Anesth Analg 2004;99:1070-5.
3 Wang SM, Kain ZN. P-6 Kongzui injections are as effective as droperidol in controlling early postoperative nausea and vomiting in children. Anesthesiology 2002 Aug;97:359-66.
4 Wu LZ, Cui CL, Tian JB, Ji D, Han JS. Suppression of morphine withdrawal by electroacupuncture
 
  Dans le cadre des cancers, les effets principaux que l’acupuncture traite sont :
Les recherches effectuées en Chine ont démontré que l’acupuncture-moxibustion peut influer sur l’immunité humorale et cellulaire. L’acupuncture peut également faire monter le taux des globules rouges. En renforçant les fonctions immunitaires cellulaires, l’acupuncture aide le corps à mieux se défendre contre les facteurs pathogènes.
Augmenter les défenses immunitaires
Améliorer les fonctions de la moelle osseuse
Elle peut aussi augmenter les leucocytes en stimulant le système de production du sang.
Réduire les effets secondaires de la chimiothérapie et de la radiothérapie
Destruction de la moelle osseuse :
- Baisse des plaquettes, globules rouges, et surtout leucocytes et granulocytes. Saignements sous- cutanés ou internes.
- Baisse des leucocytes (globules blancs) : fatigue, vertiges, fièvre (légère), perte d’appétit.
- Baisse des granulocytes : crise de fièvre importante, sueurs, maux de tête, épuisement.
- Baisse des globules rouges (érythrocyte ou hématie) : anémie, perte de cheveux.
symptômes généraux : insomnie, angoisse, fatigue, épuisement, douleur, fièvre, constipation, gonflement du ventre, ....
 symptômes spécifiques : tube digestif (cardia) : difficultés pour manger.
Poumon : oppression thoracique.
Prostate : fréquence urinaire.
Divers : symptômes de douleurs, de brûlure, engourdissement, œdème, refroidissement des membres, fourmillements.
Soulager la douleur
La douleur est un symptôme du cancer. Selon l’OMS, près de 30% des cas de cancer souffrent de douleurs importantes. D’autre part, la plupart des douleurs répondent très bien à l’acupuncture.
Pour les cartésiens de l’école occidentale, les effets de l’acupuncture sur la DPO et les NVPO sont largement documentés dans la littérature médicale anglo-saxonne. Les travaux de physiologie et d’imagerie donnent une idée de plus en plus précise de la nature de ses mécanismes neurophysiologiques qui ne sont pas développés ici.
Pour les praticiens de médecine chinoise, nul n’est besoin de preuve « scientifique occidentale » pour constater les effets reproductibles depuis des millénaires par des générations de médecins chinois. Quand je vois un arbre, je sais le reconnaître et je n’ai pas besoin d’attendre qu’une machine analyse la substance de l’arbre pour confirmer que cette chose qui pousse est bien du bois et donc que c’est un arbre.
Néanmoins, il est toujours intéressant de découvrir par quel processus neuro-hormono-chimique cela fonctionne, même si cela ne changera pas spécialement la pratique de cette médecine millénaire qui, bien que traditionnelle, continue d’évoluer grâce à des centre de recherche dans les hopitaux chinois.


Alain DUBOIS
Praticien de médecine chinoise - Enseignant de médecine traditionnelle chinoise Téléphone 04 93 69 55 57 - www.institut-yangming.com - FB : Institut Yangming
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