Comment tirer le Yi King?
Vous trouverez ici la méthode pour tirer le Yi King, ainsi que quelques conseils pour en comprendre les messages, notamment lorsque ceux-ci paraissent confus. Suivent quelques suggestions pour utiliser au mieux Yi King, L'Oracle de la Voie du Cosmos de Carol Anthony et Hanna Moog. La méthode traditionnelle Pour consulter le Yi King, nous nous munissons tout simplement de trois pièces de monnaie et du texte du Yi King. Le Yi King s’articule autour de soixante-quatre hexagrammes (figures à six traits). C’est vers l'un de ces hexagrammes que nous sommes dirigés lorsque nous « tirons le Yi King ». Tout d’abord, nous posons notre question intérieurement et le plus sincèrement possible. Ensuite, nous lançons les pièces et notons le chiffre qui résulte de ce premier tirage, sachant que le côté face compte pour trois et que le côté pile compte pour deux.
Quatre cas de figure se présentent :
 
trois faces, soit : 3 + 3 + 3 = 9
deux faces et une pile, soit : 3 + 3 + 2 = 8
une face et deux piles, soit : 3 + 2 + 2 = 7
trois piles, soit : 2 + 2 + 2 = 6
 
Si nous arrivons à un total de 9 ou 7, nous dessinons un trait plein ( --- ) en laissant de la place au-dessus pour dessiner cinq autres traits. Si c’est un 9, nous inscrivons un signe à côté (par exemple •). C’est ce qu’on appelle un trait mutable. Son commentaire nous est plus particulièrement destiné, car c’est là que réside l’essence du message et le potentiel de transformation de la situation.
Si nous arrivons à un total de 8 ou 6, nous dessinons un trait brisé (- -) toujours en laissant de la place au-dessus pour dessiner cinq autres traits. Si c’est un 6, nous inscrivons un • à côté, car c’est aussi un trait mutable. 
Puis nous relançons les pièces une nouvelle fois en suivant la même démarche et nous dessinons le trait au-dessus du précédent.
En tout, nous tirons les pièces six fois. Nous obtenons ainsi deux trigrammes, l’un composé des trois traits du bas et l’autre des trois traits du haut. Les deux trigrammes constituent l’hexagramme reçu. Le tableau figurant dans le livre du Yi King nous indique de quel hexagramme il s’agit (le trigramme du bas se lit dans la colonne à gauche, et celui du haut dans la ligne en haut). 
Par exemple, nous tirons 8 la première fois, 8 encore la seconde fois, 9 la troisième fois (trait mutable), 8 la quatrième fois, 6 la cinquième fois (trait mutable) et 8 la sixième fois.
Nous obtenons le trigramme Ken en bas et le trigramme K’ouen en haut, soit l’hexagramme 15, L’humilité (titre de la version de Richard Wilhelm) avec les 3ème et 5ème traits mutables.
 
 
 
 
Nous lisons ensuite les commentaires se rapportant à l’hexagramme et aux traits mutables que nous avons reçus. Nous les trouvons dans la première partie du livre. 
Dans la méthode traditionnelle, l’hexagramme reçu « mute » : chaque trait mutable se transforme en son opposé (le trait plein en trait brisé et le trait brisé en trait plein). On lit alors également le commentaire principal de ce second hexagramme (sans les traits).
 
Faire un tirage avec " Yi King, l'Oracle de la Voie du Cosmos "
Le tirage de l’hexagramme s’effectue comme indiqué ci-dessus. Mais, à la différence de la méthode traditionnelle, nous cherchons ensuite à identifier les éléments qui, dans notre psychisme, font obstacle à l’harmonie avec le Cosmos. Pour cela, nous posons des questions au Sage qui s’exprime à travers le Yi King en communiquant avec lui à l’aide de la méthode rétrospective des trois pièces. Grâce au Non intérieur, nous nous libérons ensuite des éléments identifiés, puis sollicitons les forces d’aide du Cosmos. Voici les grandes lignes du déroulement d’un tirage :
 
Nous ne posons pas de question appelant une réponse affirmative ou négative
Le Sage a besoin d’espace pour s’exprimer. Nous demandons plutôt : « Que me conseilles-tu au sujet de… ? » ou « Que dois-je apprendre à propos de… ? ». Le Sage répond toujours à la question la plus importante pour nous au moment où nous le consultons. Souvent, nous ne réalisons que rétrospectivement que cette question était effectivement la plus importante.
 
Nous veillons à avoir une attitude ouverte, modeste et la plus sincère possible
Le Sage n’est pas un ordinateur qui répond noir ou blanc indépendamment de notre attitude. Comme une personne, il peut se retirer si nous sommes sceptiques, hostiles ou si nous le mettons au défi de nous prouver que « ça marche »...
 
Nous n’attendons pas du Yi King qu'il nous dise ce que nous devons faire
Rien ni personne ne peut décider pour nous, car il n'y a pas de vérité absolue. Il n'existe que des vérités relatives que nous devons trouver en nous, guidés par la lumière de l'oracle. De même, nous n’attendons pas que le Yi King nous dise si nos projets réussiront ou non, car rien n'est écrit à l'avance. Seules peuvent être anticipées les conséquences des graines que nous semons de par notre attitude intérieure ou extérieure.
 
A l’aide de la méthode rétrospective des trois pièces, nous cherchons à identifier les éléments qui nous empêchent d’être en harmonie avec le Cosmos
L’ensemble du tirage est guidé non pas par la volonté de connaître notre avenir ou de nous entendre dire ce que nous devons faire, mais par la recherche des fausses croyances qui constituent l’ego en nous. Le Sage qui parle à travers le Yi King nous guide dans ce processus. 
Il nous adresse un certain hexagramme pour nous faire prendre conscience d’un principe d’harmonie particulièrement important dans la situation que nous vivons au moment où nous l’interrogeons. Ce principe d’harmonie, qui fait probablement défaut ou qui n’est pas respecté, est généralement décrit dans le premier paragraphe du texte principal. Nous le gardons à l’esprit tout le long du tirage, comme un fil conducteur.
La méthode rétrospective des trois pièces, basée sur le système binaire yin/yang à l’origine du Yi King, permet d’obtenir des réponses affirmatives ou négatives de la part du Sage. En obtenant ainsi des réponses très précises à des questions personnelles, nous pouvons, d’une part, vérifier que nous avons bien compris le message adressé par le Yi King, et d’autre part, déterminer les éléments erronés qui nous éloignent de l’harmonie avec le Cosmos.
Ces éléments erronés résident dans notre psychisme sous la forme de fausses croyances ou d’images-de-soi. Nous devons donc identifier les phrases ou les images qui les véhiculent. Il peut s’agir par exemple de choses qui nous ont été dites pendant notre enfance, notre adolescence ou à l’âge adulte, de choses dont nous nous sommes convaincus au fil du temps, ou encore de choses qui ont été projetées sur nous par notre entourage, même avant notre naissance. Nous posons des questions telles que : « l’hexagramme fait-il référence à ma relation avec X, au problème de santé dont je souffre actuellement, aux difficultés financières que je rencontre en ce moment… ? », « cela date-t-il de la période in utero, de l’enfance, de l’adolescence, de l’âge adulte, de la période entre mes 5-10 ans, 10-15 ans… ? », « quelles sont les personnes concernées, X, Y… ? ». Puis, nous jetons les trois pièces pour obtenir une réponse :
 
trois faces (+++) signifient « complètement oui »
deux faces et une pile (++-) signifient « plutôt oui »
deux piles et une face (--+) signifient « plutôt non »
trois piles (---) signifient « pas du tout » ou bien « hors sujet »
Cette méthode nécessite quelques précautions. Elle ne doit pas être utilisée pour prendre des décisions, connaître l’avenir, etc., mais pour poser des questions sur le sens d’un hexagramme et en clarifier le message rétrospectivement. Elle peut parfois être utilisée en dehors d’un tirage, mais toujours pour mieux comprendre la vérité intérieure d’une situation et toujours en vérifiant que ce n’est pas l’ego qui pose la question. Le danger est en effet que l’ego fasse irruption dans le processus : par exemple, nous recevons un oui ou un non et nous croyons qu’il s’agit de la réponse du Sage, alors que nous sommes en train de communiquer avec l’ego. A noter que ce danger existe aussi lorsque nous tirons un hexagramme selon la méthode traditionnelle : si nous recevons un hexagramme qui ne nous parle pas du tout, nous pouvons nous douter que l’ego est présent et que le Sage s’est retiré !
 
Nous nous recentrons pour mieux entendre à l’intérieur
Outre la méthode rétrospective des trois pièces, nous recourons à l’écoute intérieure afin de mieux comprendre le message de l’hexagramme reçu. Pour cela, il est nécessaire que nous soyons centrés, c’est-à-dire que nous soyons dans notre vrai soi et non pas dans l’ego.
 
Nous procédons à un nettoyage intérieur. Comme nous nettoyons l’endroit où nous vivons, nous nettoyons notre mental des éléments de l’ego qui s’y trouvent au moment où nous consultons le Yi King. Ainsi, nous faisons de la place pour que le Sage puisse entrer dans notre espace et se faire entendre. A noter que l’ego désigne ici un ensemble d'éléments qui n'appartiennent pas à la réalité du Cosmos : les peurs, les doutes, la culpabilité, les incriminations, les idées préconçues, la colère, le désir, la haine, l’ambition, l’apitoiement sur soi-même, le sentiment de dévalorisation, le sentiment d’être victime, la fierté blessée, l'effort ou la lutte pour parvenir à un résultat, la prétention, l’arrogance, le sentiment d'avoir raison, le sentiment d'être plus vertueux que les autres, l’impatience, l’exigence, la jalousie, la possessivité, la désaffection, l'indifférence, le contrôle sur les choses ou sur les gens ou bien sur les événements, les comparaisons, les jugements, le bavardage intérieur, les images que l'on a de soi-même, l’indulgence envers l’ego d'autrui, la (fausse) loyauté envers des personnes ou des institutions collectives agissant incorrectement, la défiance envers la Voie du Cosmos, les attentes... Pour prendre conscience de ces éléments, nous pouvons méditer quelques instants, sans suivre de technique particulière, juste en prenant de la distance par rapport à nos pensées et en trouvant le calme à l’intérieur.
Nous interrogeons nos sens intérieurs de l’odorat, du toucher, de l’ouïe, du goût et de la vue, qui appartiennent à notre vrai soi. Par exemple, nous interrogeons notre sens intérieur de l’odorat pour savoir si une situation « sent mauvais ». Ensemble, ces sens constituent notre « bon sens » : sens de l’intégrité, sens de l’injustice, sens de la dignité et du respect de soi, sens de la prudence naturelle, sens de la vérité, sens de ce qui est juste, sens des limites, sens de ce qui est approprié, sens de la loyauté envers sa vérité intérieure, sens de l'égalité, sens du danger, etc.
Nous nous libérons des éléments erronés identifiés grâce au Non intérieur
Tant qu’un non intérieur n’a pas été fermement opposé à un élément erroné présent dans notre psychisme, cet élément y demeure du fait d’une validation par défaut. C’est la raison pour laquelle nous devons, après avoir identifié une fausse croyance ou une image-de-soi, l’éliminer par un geste fort signifiant le rejet. Carol Anthony et Hanna Moog parlent de « déprogrammation », car l’ego ressemble à un programme informatique composé de faux éléments, qu’il nous faut donc « déprogrammer ».
Pour cela, nous pensons à la fausse croyance telle qu’elle réside dans notre psychisme (par exemple : « je ne réussirai jamais », « la vie est dure », « l’humain est supérieur aux autres espèces », etc.) et, intérieurement, lui disons non fermement. Nous pouvons également prononcer ce non extérieurement si nous jugeons cela plus efficace. Nous pouvons aussi recourir à un autre moyen symbolisant ce non, par exemple la destruction par l’eau ou le feu, ou tout autre moyen validé par le Sage à l’aide de la méthode rétrospective des trois pièces. Le principal est de rejeter l’élément erroné en toute conscience, avec sincérité et fermeté. Nous répétons ce non une fois par jour jusqu’à ce que le Sage nous informe, grâce à la méthode des trois pièces, que cela n’est plus nécessaire.
 
Nous demandons au Sage si nous avons besoin de solliciter des forces d’aide particulières
Parallèlement au processus de déprogrammation, il est souvent nécessaire de faire appel à des Aides particulières pour transformer la situation. Nous demandons au Sage, avec la méthode des trois pièces, si cela est utile pour nous. En cas de réponse affirmative, nous identifions avec le Sage l’Aide ou les Aides en question. Nous les appelons par leur fonction : l’Aide pour les problèmes d’argent, l’Aide pour la relation amoureuse, les Aides de la santé, etc. Une fois identifiées, nous leur demandons de nous assister, jusqu’à ce que le Sage nous informe que cela n’est plus nécessaire.
 
Nous pouvons utiliser une « méthode rapide » lorsque nous n’avons pas le temps ou l’énergie de procéder à un tirage classique
Quelques temps après la publication aux Etats-Unis de « Yi King, l’Oracle de la Voie du Cosmos », Carol Anthony et Hanna Moog, guidées par le Sage, ont élaboré une « méthode rapide » de consultation, qui permet d’aller à l’essentiel du message de l’oracle. En voici la présentation :
Dans la mesure où un hexagramme contient de multiples possibilités d’interprétation, il convient de laisser le Sage nous guider vers les passages du texte qui nous sont tout particulièrement destinés. Ainsi, nous demandons, avec la méthode des trois pièces, si nous avons quelque chose à apprendre dans le texte principal, puis dans les traits reçus. A chaque réponse positive, nous demandons si nous avons quelque chose à apprendre dans les différents paragraphes.
Nous demandons par exemple : « Ai-je quelque chose à apprendre dans le texte principal ? » : face, face = oui, oui = ++, « Dans le premier paragraphe ? » : pile, pile = non, non = - -), « Dans le second ? », etc. Nous pouvons également demander « dans la première page ? », « dans la seconde page ? », etc., ou encore « dans le reste des paragraphes ? ».
Lorsque nous avons fini notre lecture, nous écoutons à l’intérieur de nous ce qui résonne le plus, puis nous commençons à interroger le Sage avec la méthode rétrospective des trois pièces afin de clarifier notre compréhension.
 
Nous utilisons des pièces tout simplement
Dans « La Philosophie du Yi King », Carol Anthony raconte l’expérience suivante : « Quelqu’un me dit un jour que je devais utiliser les tiges d’achillée plutôt que les pièces. Cette personne m’affirma qu’aucune autre méthode n’était authentique. Comme je trouvais que j’avais été énormément aidée avec les pièces, je me dis que je devais interroger le Yi King à ce sujet. J’appris donc la méthode des tiges d’achillée et, l’utilisant, je posai la question au Yi King. La réponse que je reçus n’avait aucun sens. Comme il était tard, j’allai me coucher. Le lendemain matin, il me vint à l’esprit de poser la même question, mais avec les pièces. Je reçus le même hexagramme et les mêmes traits. Aucune réponse n’avait de sens à travers les mots, pourtant, la réponse était claire : il n’y avait aucune différence entre les deux méthodes. Cela me fit prendre conscience que le Sage peut communiquer par divers moyens. »
 
Nous ne mutons pas les hexagrammes
En réponse à une question sur la mutation des hexagrammes, lors d’un séminaire, Carol Anthony et Hanna Moog expliquèrent qu’elles avaient été amenées à utiliser plutôt la méthode rétrospective des trois pièces pour approfondir la compréhension d’un hexagramme. En interrogeant le Sage, elles avaient en effet compris que toute autre méthode n’était alors plus nécessaire. Elles expliquèrent également que les traits mutables désignent un problème ou une fausse compréhension, qui ont besoin d’être traités avec le conseil donné : « Nous libérer de la cause du problème » est le sens véritable de « trait mutable ».
 
En complément de cette partie, nous vous recommandons de lire également l’onglet « Carol K. Anthony et Hanna Moog ».
 
Et si nous ne comprenons pas le message ?
Les métaphores du Yi King sont parfois obscures... Une piste peut néanmoins se dégager si nous nous interrogeons :
 
A quoi le principe d’harmonie décrit au début de l’hexagramme nous fait-il penser dans le contexte de notre situation, de nos projets, de notre état d’esprit ?  
L’hexagramme nous fait-il penser à un événement passé, présent ou futur ? à un problème relationnel, matériel, financier, de santé, d’attitude… ?
Avons-nous ressenti un doute, une peur, un sentiment de culpabilité ou toute autre émotion négative peu de temps avant de tirer le Yi King, même si cela n’a traversé notre esprit qu’un court instant ? L’hexagramme y fait peut-être référence.
Certains passages de l’hexagramme nous parlent-ils plus que d’autres ? Tout ne nous est pas forcément destiné. Dans ce cas, nous nous limitons à ce qui résonne en nous. Peut-être aussi l’interprétation donnée n’est-elle pas appropriée pour nous cette fois-ci. Alors, nous nous limitons au principe d’harmonie qui introduit l’hexagramme.
Lorsque des réponses nous traversent l’esprit, nous les soumettons au Sage afin de vérifier, avec la méthode des trois pièces, si elles sont valides ou non. Dans tous les cas, nous observons à l’intérieur. Nous laissons les images et les sons s’élever jusqu’à la surface de la conscience. Nous demandons intérieurement de l’aide pour mieux comprendre. Si nous ne trouvons pas immédiatement, la réponse surgira probablement un peu plus tard, à un moment où nous n'y penserons plus.  
 
Il peut aussi arriver que nous perdions le contact avec le Sage parce que nous nous sommes égarés. Nous ne communiquons alors plus qu'avec l'ego ! Il n'est donc pas surprenant que les messages ne nous parlent plus... Or, c'est justement quand nous sommes perdus que nous avons le plus besoin d'être guidés !
 
Souvent, le Sage attend que nous fassions ne serait-ce qu'un pas dans la bonne direction pour reprendre la communication. Il ne s'abaisse jamais devant notre ego et ne court jamais après nous. En outre, il sait que nous sommes capables de faire ce premier pas. 
 
Voici quelques suggestions pour y parvenir :
 
Nous nous retenons d’agir extérieurement, sous la pression de l'ego.
Nous disons non intérieurement à l’ego en nous, à l’ego en autrui, à nos fausses croyances et aux schémas erronés avec lesquels nous fonctionnons ; puis, nous confions nos problèmes au Cosmos, seul capable de les résoudre efficacement et durablement.
Nous invoquons les Aides du Cosmos dans tout ce que nous faisons.
Nous écoutons notre sentiment par l'intermédiaire de nos sens intérieurs.
Nous abandonnons nos doutes dans le Yi King ne serait-ce qu'un instant.
Nous ne nous laissons pas envahir par les peurs, les doutes, les désirs.
Nous ne nous blâmons pas pour nos erreurs : le chemin est fait d’erreurs et la culpabilité empêche d'avancer.
Nous cessons toute incrimination d’autrui.
Nous faisons preuve de modestie : nous tenons notre juste place dans le Cosmos (pas plus, mais pas moins non plus).
Nous ne nous octroyons pas le mérite d’une réussite, mais remercions plutôt les Aides du Cosmos.
Nous veillons à rester patients : nous ne surveillons pas les résultats.
Nous veillons à demeurer « innocents » : nous n'anticipons pas ni ne comparons, nous nous occupons uniquement de ce qu’il y a devant nous.
Nous nous retirons face à une personne dont l’ego est manifestement présent : rester en relation avec l’ego est une perte de temps et d’énergie.
Nous avançons si l’ego en l’autre s’est effacé et a laissé la place à sa vraie nature : nous veillons à ne pas « faire une croix » sur les autres.
Nous faisons « le ménage » à l’intérieur : nous observons nos pensées et notre état d'esprit, et « jetons » tout ce qui n'est pas correct.
Nous ne cherchons pas à « faire » ou à nous « parfaire », mais plutôt à nous « défaire » : nous ne cherchons pas à devenir quelque chose que nous ne serions pas déjà ; nous reconnaissons simplement l’ego et nous le déprogrammons, sans rien reprogrammer, puisque notre vraie nature est déjà parfaite.
Nous nous ouvrons à l’amour du Cosmos…
 
Précisions sur quelques expressions du Yi King 
Lors d’un séminaire donné en 2002, à l’occasion de la publication aux Etats-Unis de Yi King, l’Oracle de la Voie du Cosmos, Carol K. Anthony et Hanna Moog ont apporté des précisions sur plusieurs termes employés dans le Yi King.
 
« Fortune » et « infortune »
Ces formules ne sont pas des prédictions. Elles indiquent plutôt si nos actions et attitudes sont en accord ou non avec les principes d’harmonie du Cosmos.
 
« Persévérance / Ferme et correct »
« Nous avons découvert que Legge a traduit ce que Wilhelm appelle ‘persévérance’ par ‘ferme et correct’. Nous avons également choisi d’utiliser ‘ferme et correct’ car, pour nous, cela est synonyme de non intérieur. »
 
« Homme noble / homme vulgaire » (homme  supérieur / homme inférieur dans la version anglaise)
« Regarder les choses en termes d’homme supérieur et d’homme inférieur pose problème car cela ramène toujours à l’opposition supérieur/inférieur. Il nous paraît plus approprié de parler en termes de vrai soi et d’ego. »
 
« Changements / Transformations »
« Le Sage n’a pas accepté le mot changement car il implique trop l’action : on veut ‘changer’ ses habitudes, mais l’envie de procéder comme d’habitude demeure. Alors que quand on ‘transforme’ de l’intérieur, l’envie disparaît. La transformation a lieu sur le plan de la conscience. »
 
« Destin / Destinée »
Le mot destin est employé dans le sens d’événement adverse causé par la violation des principes d’harmonie du Cosmos. Le destin a une énergie circulaire : la personne qui agit incorrectement crée une énergie comme un boomerang, qui lui revient. Si on intervient, on empêche cette énergie de revenir à son auteur. Le mot destinée est employé dans le sens de réalisation de notre vrai soi, d’expression de notre unicité. En accomplissant notre destinée, nous contribuons à l’évolution constante de la Conscience cosmique.
 
http://www.editionscamelines.com/#comment_tirer_le_yi_king-anchor
 
 
Pour écrire une nouvelle version de A Guide to the Yi King, Carol Anthony et Hanna Moog choisirent de vérifier le sens de chaque hexagramme et de chaque trait en posant des questions très précises au Sage à l’aide de la méthode rétrospective des trois pièces. Les découvertes qu’elles firent ainsi ont été d’une telle ampleur que leur travail mena à un nouveau livre : Yi King, l’Oracle de la Voie du Cosmos.
Ces découvertes concernent le Yi King, le fonctionnement du Cosmos et le fonctionnement du psychisme. Les voici :
 
Le Yi King est un oracle, et non pas un texte gravé dans la pierre
Les auteures comprirent que le Yi King est avant tout un oracle, c’est-à-dire que nous pouvons établir une communication directe et personnelle avec le Sage afin de comprendre en nous ce qui est vrai pour nous. Elles comprirent que le Yi King n’est surtout pas un texte gravé dans la pierre qu’il faudrait suivre à la lettre et dont on pourrait suivre les conseils aveuglément, sans écouter à l’intérieur.
 
L’essence du Yi King a été recouverte d’une couche de valeurs féodales
En considérant le Yi King avant tout comme un oracle, les auteures purent prendre de la distance par rapport au texte canonique. C’est d’ailleurs ce qui rend leur approche si différente des autres. Elles comprirent que la version traditionnelle de Richard Wilhelm comportait des interprétations féodales datant de l’époque où le Yi King fut mis par écrit. Cette couche féodale est attribuée à l’école confucéenne, qui, on le sait aujourd’hui, ajouta  au Yi King beaucoup de commentaires probablement destinés à renforcer l’ordre social établi. Ce sont des idées laissant entendre par exemple que l’être humain est au centre de l’univers, que l’homme est supérieur à la femme, que ce qui est ancestral est forcément vrai, etc.
 
Le Cosmos est harmonieux
Une fois la couche féodale identifiée et enlevée, les auteures virent que l’Ordre du Cosmos reflété par le Yi King est un système harmonieux dans lequel tout s’agence spontanément grâce à une force d’attraction naturelle – qui n’est autre que l’amour. Les auteures purent observer que grâce à cette force, tout s’ordonne par attraction mutuelle entre aspects complémentaires. Les auteures comprirent que le fait de recevoir un certain hexagramme est destiné à nous faire prendre conscience d’un principe d’harmonie particulier avec lequel nous ne sommes peut-être pas totalement en accord – ceci pouvant expliquer l’origine d’un problème existant ou à venir.
 
Le Cosmos est bienveillant
Lorsque nous sommes en accord avec les principes d’harmonie du Cosmos, nous activons des forces d’aide qui sont à notre disposition à chaque instant pour nous apporter tout ce dont nous avons besoin et pour nous assister dans chacune de nos entreprises. Quand, en revanche, nous enfreignons ces principes d’harmonie, nous nous retrouvons livrés à nous-mêmes. Dans les versions traditionnelles du Yi King, ces Aides sont décrites par « les auxiliaires », « les experts » ou encore « les amis ». Le Sage est une de ces Aides, mais il en existe beaucoup d’autres qui répondent à différentes fonctions et qui ne demandent qu’à être sollicitées pour nous épauler ou résoudre nos problèmes. Le fait est qu’elles y parviennent bien mieux que nous parce qu’elles possèdent une vision complète et des moyens subtils que nous n’avons pas.
 
Le Yi King est un guide de l’action intérieure
Pour retrouver l’harmonie du Cosmos et activer les Aides, les auteures comprirent qu’il ne suffit pas de développer des qualités extérieures comme le conseillent souvent les versions traditionnelles, qui encouragent à développer les vertus de « l’homme noble ». Ce concept de « l’homme noble » nous vient de Confucius, qui pensait que l’être humain devait réprimer sa nature inférieure tout en s’efforçant de développer des qualités supérieures. Les auteures découvrirent au contraire un Yi King très proche de la philosophie de Lao Tseu, selon lequel l’être humain est doté d’une nature parfaite et a simplement besoin de se libérer du conditionnement. Il ne s’agit pas d’accroître, mais de défaire et de défaire encore, écrit Lao Tseu dans le Tao Te King (Vers 48).
 
Le Yi King nous invite à renforcer notre vrai soi et à éliminer l’ego
Le vrai soi, c’est notre vraie nature, constituée des vertus cosmiques avec lesquelles nous naissons, ainsi que de nos sens extérieurs et intérieurs. Mais ces sens et vertus cosmiques sont dénigrés par l’ego jusqu’à être désactivés. C’est la raison pour laquelle, lorsque nous tirons le Yi King, le Sage nous amène souvent à reconnaître et à valider nos sentiments intérieurs, afin que nous reprenions peu à peu confiance dans notre vraie nature.
 
L’ego, c’est le programme mental qui s’est développé en nous à partir du conditionnement que nous avons subi, et qui, si nous le laissons faire, usurpe totalement notre vrai soi, ce qui a pour conséquence de nous priver de l’harmonie et de la bienveillance du Cosmos. Etant issu du conditionnement, l’ego repose sur le langage, sous la forme de fausses croyances. Or, les fausses croyances exercent un effet négatif, notamment sur notre corps et notre psychisme. A noter qu’il ne s'agit pas ici de l'ego au sens freudien (le moi). A noter également que Richard Wilhelm a employé le mot « ego » dans les hexagrammes 15, 17, 20 et 52, mais que le terme n’a pas été conservé dans la version française.
 
L’ego présente deux aspects : un aspect collectif et un aspect individuel. L’ego collectif désigne les fausses croyances sur la nature du Cosmos et sur la nature humaine. Il désigne également les institutions qui soutiennent ces fausses croyances. Il nous fait croire, d’un côté, que l’être humain est au centre de l’univers et qu’il est donc très spécial, et de l’autre côté, que l’être humain est imparfait et foncièrement mauvais. Il tire son énergie de l’ego individuel, lequel est constitué des images de nous-mêmes développées pour compenser notre soi-disant imperfection. Lorsque nous tirons le Yi King, le Sage nous guide pour nous faire prendre conscience des fausses croyances qui constituent l’ego, puis pour les « déprogrammer » – puisqu’il s’agit d’un programme. C’est là l’action intérieure à laquelle nous invite le Yi King.
 
La méthode rétrospective des trois pièces permet d’identifier les fausses croyances
Pour identifier ces phrases et images le plus précisément possible, telles qu’elles sont stockées dans notre psychisme, les auteures emploient la méthode rétrospective des trois pièces (Voir « Le parcours de Carol K. Anthony » / « Comment tirer le Yi King avec le livre Yi King, l’Oracle de la Voie du Cosmos »). L’on obtient ainsi des réponses affirmatives ou négatives à des questions très personnelles. L’on peut donc déterminer très précisément les éléments erronés qui les empêchent d’être en harmonie avec le Cosmos.
 
Le non intérieur permet d’éliminer les fausses croyances
Une fois les phrases et les images identifiées avec la méthode des trois pièces, les auteures emploient le non intérieur pour s’en libérer. Le non intérieur n’est pas un non énoncé timidement ou machinalement, mais un geste intérieur très ferme et catégorique par lequel on rejette quelque chose dont on ne veut pas. C’est un non « non négociable ». On peut le dire à voix haute ou simplement intérieurement. On peut aussi ne pas le dire, mais le vivre par une attitude intérieure ou une prise de conscience très forte. On peut enfin visualiser l’élément incorrect détruit par l’eau ou le feu. Ce qui importe, c’est de dire non avec tout son être, et pas mentalement ni rituellement.
 
Grâce à ces découvertes, les auteures parvinrent à une nouvelle vision du Yi King et de la Voie du Cosmos, selon laquelle la raison d’être de l’oracle du Yi King est de nous guider pour accorder notre attitude intérieure avec l’harmonie du Cosmos. Sont alors activées des forces d’aide présentes autour de nous, lesquelles transforment harmonieusement la situation dans laquelle nous nous trouvons.
 
Cette nouvelle vision du Yi King permet notamment de clarifier la question du pouvoir divinatoire de l’oracle. Le Yi King est divinatoire en ce sens qu’il peut effectivement prédire le caractère inévitable des « mauvaises » graines qui existent à l’état latent dans le monde invisible de la Conscience cosmique. Il nous aide à les identifier et nous invite à les supprimer avant qu’elles ne prennent forme dans le monde visible de la Nature, ce qui permet de transformer une situation problématique latente en une situation harmonieuse. C’est d’ailleurs là le sens véritable de « Yi King », qui signifie « Livre des Transformations ». Mais le Yi King n’est pas divinatoire dans le sens de fatalité, comme si tout était écrit à l’avance. Nous possédons bien un libre arbitre, que nous exerçons dans notre choix d’agir ou non sur les causes intérieures de dysharmonie.
 
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