TANTRISME ET TAOISME
Damien Mascret Publié le 14/12/2018 Certains hommes sont capables naturellement d’avoir plusieurs orgasmes d’affilée avec éjaculation. Un phénomène peu fréquent que l’on commence à mieux comprendre.
La plupart des hommes perdent leur érection après l’éjaculation pendant une période qui peut aller de quelques minutes, chez l’homme jeune, à plusieurs jours, chez des seniors. Ce phénomène, bien connu des médecins, s’appelle la période réfractaire. Toutefois, cette loi générale ne manque pas d’exceptions. On rencontre ainsi des seniors avec une période réfractaire courte et des jeunes hommes avec une période réfractaire longue.
 
Le plus souvent, l’orgasme et l’éjaculation sont intriqués mais ils peuvent être dissociés. C’est parfois le cas pour des raisons pathologiques comme, par exemple, l’orgasme sans éjaculation après une opération de la prostate, ou à l’inverse l’éjaculation sans orgasme lors de la vibrostimulation du pénis en cas de paraplégie. La plupart des hommes sont également capables de percevoir l’imminence de l’orgasme (point de non-retour) lorsque le sperme s’accumule dans l’ampoule prostatique (phase d’émission) deux ou trois secondes avant qu’il ne soit expulsé à l’extérieur du pénis (phase d’expulsion).

Le tantrisme et le taoïsme 
enseignent d’ailleurs des techniques basées sur la perception de la première phase et le contrôle de la seconde. Ces techniques visent à prolonger l’érection et à multiplier les orgasmes. Mais pour cela, l’homme ne doit pas expulser la semence. L’orgasme est alors moins explosif mais plus complet et susceptible de faire accéder à des niveaux extatiques, selon les pratiquants.
Une étude récente estime que 6% des hommes sont multi-orgasmiques et que ce taux est relativement constant dans toutes les tranches d’âges. Mais ce qui intrigue le plus les sexologues, c’est la capacité qu’ont certains hommes, sans technique particulière, à conserver leur érection en dépit d’une première éjaculation, et d’avoir de nouveaux orgasmes.

Six orgasmes en 36 minutes
Il y a vingt ans, des chercheurs de l’université Rutgers (New Jersey) publiaient dans leJournal of Sex Education and Therapy , le cas de John*, un homme capable d’avoir jusqu’à dix orgasmes avec éjaculation en moins d’une heure. Cet homme de 35 ans, marié et père de quatre enfants, avait une moyenne quotidienne de cinq orgasmes avec éjaculation.
Invité à reproduire une session multi-orgasmique en laboratoire et équipé de capteurs pour mesurer l’augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle et du diamètre des pupilles, John parvint à avoir six orgasmes en 36 minutes. Il lui avait été demandé chaque fois d’éjaculer dans un récipient différent, ce qui permis de confirmer la réduction du volume de l’éjaculat au fil des orgasmes décrite par les hommes multi-orgasmiques.
Dans ces conditions expérimentales, John parvint à éjaculer à six reprises à partir du début de la masturbation: à la 18e minute, la 22e, 30e, 36e, 44e et la 56e. Les conditions expérimentales perturbèrent sensiblement John qui déclara d’une part, avoir arrêté de se stimuler alors qu’il aurait pu continuer, uniquement parce que la salle devenait inconfortable (étouffante, suite à un problème de ventilation), d’autre part avoir éprouvé des sensations orgasmiques réduites «de 50 à 70%» de celles qu’il éprouvait habituellement.
Markus, 3 minutes de période réfractaire
 
Comment expliquer que certains hommes ne connaissent quasiment pas de période réfractaire? La clés de ce phénomène se trouve peut-être dans une hormone, la prolactine. Une équipe de chercheurs de la clinique universitaire d’Essen et de l’université de Hanovre (Allemagne) a démontré à la fin des années 1990 que l’orgasme, d’un homme comme d’une femme, qu’il soit obtenu en solo ou avec partenaire, était systématiquement suivi d’une élévation prolongée au moins pendant une heure du taux de prolactine.
Comme John, Markus* est naturellement multi-orgasmique. Il a accepté, il y a une quinzaine d’années, de se prêter aux expériences de ces chercheurs. Il avait alors 25 ans et une période réfractaire d’environ 3 minutes, avec conservation de son érection dans la moitié des cas. Ses enregistrements, réalisés au laboratoire, ont été comparés à ceux de neuf volontaires du même âge. Ces derniers avaient une période réfractaire de 19 minutes en moyenne et jamais inférieure à 10 mn. Suivant le protocole de l’étude, les dix hommes regardaient un film et devaient se masturber lorsqu’il basculait sur des scènes érotiques (à la 20e minute puis à la 60e minute). Tous s’avérèrent capables d’avoir un orgasme lors des scènes érotiques mais ils perdaient à chaque fois leur érection juste après l’orgasme.
Les médicaments qui perturbent l’orgasme
 
Les chercheurs avaient alors constaté que la sécrétion de prolactine augmentait brusquement après l’orgasme chez tous les volontaires. Mais pas chez Markus, qui gardait une excitation intacte et conservait son érection, en dépit de deux éjaculations (séparées de deux minutes) à la première scène érotique et d’une troisième lors de la seconde. Malheureusement cette expérience n’a toujours pas été reproduite à ce jour. Cela conforte néanmoins l’explication des troubles de l’éjaculation parfois observés par des hommes qui ont un taux de prolactine augmenté à cause de médicaments, notamment psychotropes (antidépresseurs tricycliques, neuroleptiques).
Les chercheurs s’intéressent désormais à deux nouveaux groupes de personnes. Tout d’abord les hommes à qui l’on a enlevé la prostate (prostatectomie) et qui, de ce fait, n’ont plus d’éjaculation avec expulsion de sperme. Certains rapportent en effet être devenus multi-orgasmique depuis l’opération! Par ailleurs, les transsexuels hommes devenus femmes, qui rapportent parfois également l’apparition de multi-orgasme après leur castration volontaire. Cela permettra peut-être de percer les derniers secrets de l’orgasme masculin .
* Prénom fictif.
 
Pourquoi l’orgasme échappe (souvent) aux femmes
Damien Mascret  Mis à jour le 21/12/2018  Publié le 17/05/2018 
 
Avec une femme sur quatre qui n’a pas eu d’orgasme lors de son dernier rapport sexuel contre seulement 6% des hommes, l’inégalité orgasmique est une réalité.
 
On entend rarement parler de l’inégalité orgasmique entre les hommes et les femmes. C’est pourtant une réalité que l’on retrouve aussi bien au Canada qu’aux États-Unis, en Espagne, en Italie, en Allemagne ou en Angleterre. Il y a trois ans unsondage IFOP révélait qu’une Française sur quatre n’avait pas eu d’orgasme lors de son dernier rapport sexuel pour seulement 6% des hommes. On peut douter que cela ait été le plus souvent un choix délibéré, puisque la moitié des femmes interrogées disait avoir régulièrement du mal à parvenir à l’orgasme.
Plus d’orgasmes chez les lesbiennes
 
Le fait est que pour un homme, en revanche, l’orgasme est rarement un problème, et cela quel que soit le genre du partenaire. Lors d’un sondage réalisé l’année dernière auprès de plus de 52.000 personnes,environ 90% des hommes ont déclaré avoir un orgasme «habituellement» ou «à chaque fois» avec leur partenaire si c’est un homme et 95% si c’est une femme! À noter que c’était également le cas de 86% des femmes lesbiennes interrogées, mais de seulement 65% des femmes hétérosexuelles.
Il existe bien sûr des explications «techniques» aux difficultés orgasmiques des Fälschungen Uhren femmes en général et des Françaises en particulier lorsqu’elles couchent avec un homme (voir ici). Mais des chercheurs du département de psychologie de l’université de Valparaiso (Indiana) avancent d’autres hypothèses dans le Journal of Sex & Marital Therapy (2018). En interrogeant par internet plus de 900 jeunes femmes, ils se sont aperçus que la moitié d’entre elles ont déclaré avoir des difficultés pour avoir un orgasme. Parmi elles, plus d’une sur trois ne s’en plaignaient pas.
Les 7 causes principales de difficultés orgasmiques
 
«Les raisons le plus souvent avancées étaient le stress/l’anxiété (58%), l’excitation ou les stimulations insuffisantes (48%) et la brièveté du rapport (40%), l’image du corps (28%), la douleur ou l’inconfort physique (25%), le manque de lubrification (24%)», indiquent les auteurs de l’étude. Par contre, les raisons médicales/médicamenteuses (17%) étaient moins souvent avancées. Ils soulignent aussi la complexité que posent les difficultés orgasmiques («nos résultats suggèrent que ces causes chez les femmes sont probablement multifactorielles») et les facteurs psychologiques et relationnels impliqués qui «défient parfois une catégorisation simple ou facile».
En ce qui concerne les obstacles orgasmiques que représentent le manque d’excitation et la brièveté du rapport - qui comptent pour un tiers des causes de difficultés orgasmiques —, les auteurs considèrent cela comme encourageant. «Cela peut être surmonté par des changements de comportements tels que des préliminaires prolongés, un acte sexuel plus long, un élargissement du répertoire sexuel, une communication directe avec le partenaire», écrivent-ils.
L’anxiété doit être prise en charge
 
L’anxiété est plus problématique. Elle apparaît d’ailleurs comme étant le principal trait psychopathologique associé aux troubles orgasmiques dans une autre étude (Journal of Sexual Medicine, 2014), basée sur la «cohorte de Zürich». La dépressiony était également fortement associée aux difficultés orgasmiques mais ceci est bien connu.
La cohorte de Zürich étant formée d’un échantillon de femmes de 50 ans réinterrogées régulièrement depuis une vingtaine d’années, elle fournit aussi des informations sur le risque de connaître des troubles orgasmiques sur le long terme. De telles difficultés y sont rapportées annuellement par 7,1 à 13,5 % d’entre elles. Au total, sur les vingt années de suivi, plus d’une femme sur quatre (27%) a rencontré à un moment ou un autre ces difficultés.
Malheureusement l’étude suisse ne permet pas de distinguer si l’anxiété, lorsqu’elle est présente, est généralisée ou spécifiquement liée à la sexualité. Ce qui est sûr c’est qu’elle joue alors un rôle à la fois dans le déclenchement et l’entretien des difficultés sexuelles. Ce qui explique peut-être le succès des thérapies basées sur la méditation en pleine conscience.
 
La triplette magique de l’orgasme au féminin
Damien Mascret  Mis à jour le 13/12/2017  Publié le 08/12/2017 
 
Une étude américaine confirme l’intérêt de la pénétration assistée d’une stimulation du clitoris pour déclencher l’orgasme.
 
Une étude menée sous la houlette du Pr Kim Wallen, du département de psychologie et de neuroendocrinologie de l’université Emory à Atlanta (États-Unis), confirme bien l’augmentation de la fréquence de l’orgasme lorsque la pénétration est «assistée» d’une stimulation du clitoris: environ une fois sur deux, contre une fois sur quatre en son absence. On pourrait bien sûr souligner que ce n’est pas si mal car l’orgasme n’est pas indispensable au rapport sexuel, ce qui est exact, mais en se souvenant tout de même que les hommes eux en ont un neuf fois sur dix.
Pour la majorité des femmes donc, les chances d’avoir un orgasme lors d’une pénétration vaginale sont optimales lorsque celle-ci est associée à une stimulation du clitoris. Dans la dernière enquête nationale sur la sexualité des Australiens (20.000 personnes interrogées en 2013), sept femmes sur dix disaient avoir reçu des caresses clitoridiennes de leur partenaire...et la même proportion l’avoir fait elle-même.
Dix ans plus tôt, les chercheurs de l’université de Sidney avaient d’ailleurs noté que les chances pour une femme d’avoir un orgasme étaient optimales (90% de chance) lorsqu’elle avait bénéficié d’un cunnilingus et d’une stimulation clitoridienne, et minimale lorsque le rapport s’était limité à une pénétration vaginale (50% de chance).
La triplette magique de l’orgasme féminin
 
La «triplette magique» pénétration vaginale, stimulation clitoridienne et cunnilingus se situait entre les deux en termes de performance orgasmique: 70%. Oui, vous avez bien lu, la pénétration plombe un peu l’orgasme. Pour les femmes. Car pour les hommes, l’orgasme survenait dans plus de 90% des cas quelle que soit la combinaison utilisée. Les chiffres indiquaient juste un score un peu bas (82% de chance d’avoir un orgasme) lorsque leur partenaire les avait juste masturbés.
Ce qui est intéressant dans l’étude australienne de 2003, c’est de voir que si l’on se penchait sur le dernier rapport sexuel des personnes interrogées, la «triplette magique» n’avait été pratiquée que dans 21% des cas et que les trois quarts des rapports s’étaient limités à une pénétration vaginale seule (20%) ou associée à une masturbation (53%).
 
Ces 15 idées reçues qui nuisent à la sexualité
Damien Mascret  Mis à jour le 11/06/2018  Publié le 10/06/2018 
Des chercheurs portugais ont identifié 15 idées reçues qui peuvent perturber la sexualité.
 
«Changez votre façon d’envisager la sexualité» peut être un bon conseil à donner aux hommes et aux femmes qui rencontrent des difficultés sexuelles. L’année dernière, dans le Journal of Sexual Medicine , le Pr Pedro Nobre (Université de Porto, au Portugal) et ses collègues portugais et brésiliens relevaient ainsi 15 idées reçues susceptibles de causer ou d’entretenir des difficultés sexuelles. Beaucoup de fausses croyances manquent à cette liste réduite (par exemple croire que la sexualité orale est un péché), non pas par oubli, mais par élimination statistique.
221 croyances au départ, 15 à l’arrivée
 
C’est dans les années 1960 que le célèbre psychiatre américain Aaron Beck a découvert l’influence centrale qu’avaient des pensées et des croyances négatives (schémas cognitifs négatifs) dans la dépression. Le concept s’est étendu à d’autres maladies mais aussi la possibilité d’agir sur ces croyances pour améliorer les malades. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) étaient nées. Les TCC sont aujourd’hui largement utilisées en sexologie. Corriger ses fausses croyances et ses attentes irréalistes est aussi utile pour qui veut s’épanouir pleinement dans sa sexualité.
Nobre et ses collègues ont ainsi recensé 221 croyances sexuelles fausses ou irréalistes. Ils n’en ont gardé finalement que 15 au fil des tests et des validations qu’ils ont effectué. Elles tiennent en cinq ensembles de trois croyances chacune: des croyances sur la sexualité anale, d’autres sur les performances masculines, des croyances liées à l’âge, des croyances relatives à la douleur lors des rapports et enfin celles portant sur la primauté de la relation avec le partenaire.
Testez vos fausses croyances!
 
Plus vous êtes d’accord avec ces 15 affirmations (sur une échelle de 1 à 5 dans le test original) et plus vous avez de risques d’être en difficulté. Les auteurs précisent qu’un écart important des croyances entre deux partenaires peut aussi être source de difficultés.
1- Seuls les gays prennent du plaisir avec des stimulations anales
2- Seuls les gays sont excités par des stimulations anales
3- Les femmes ne prennent pas de plaisir par le sexe anal
4- Les hommes doivent conserver une érection aussi longtemps que nécessaire pour qu’une femme ait plusieurs orgasmes
5- Les femmes sont plus satisfaites si elles ont plusieurs orgasmes lors d’un rapport sexuel
6- Un homme sexuellement compétent peut faire avoir des orgasmes à sa partenaire par la pénétration vaginale
7- Le plaisir sexuel diminue avec l’âge
8- Quand les femmes vieillissent, leur désir sexuel diminue
9- Le sexe est plus satisfaisant pour les jeunes que pour les seniors
10- La douleur pendant l’acte sexuel indique un manque de désir
11- La douleur pendant la pénétration vaginale indique un manque d’excitation
12- Ressentir de la douleur au début de la pénétration indique que cela va mal se passer
13- Ceux qui se masturbent le font parce qu’ils ne sont pas satisfaits sexuellement avec leurs partenaires
14- Si quelqu’un utilise des sex-toys c’est parce qu’il (ou elle) est insatisfait avec son partenaire
15- Si quelqu’un ressent du désir sexuel pour d’autres personnes, c’est parce qu’il (ou elle) est insatisfait avec son partenaire
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