C’était l’une des auditions les plus attendues de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de l’épidémie de Covid-19. Mercredi après-midi, face à des députés peu critiques et apparemment séduits par ses idées, le Pr Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille et premier défenseur de l’hydroxychloroquine, a tiré à bout portant sur le conseil scientifique chargé d’éclairer les décisions gouvernementales, mais aussi sur des responsables sanitaires, sans jamais les nommer, les accusant tantôt d’incompétence, tantôt de conflits d’intérêts. Quant aux rares questions déplaisantes, il a habilement brouillé les pistes.
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«Pourquoi avez-vous quitté le conseil scientifique?», lui a-t-on demandé d’emblée. «Le premier conseil scientifique que j’ai dirigé, c’était en 1989. Je sais ce que c’est, c’est pas ça. Ce n’est pas une bande de types qui ont l’habitude de travailler entre eux», a-t-il assené, manifestement irrité. Sur les modélisations faites par les épidémiologistes, le chercheur n’a pas mâché ses mots. «Tous les gens qui font des modèles prédictifs sur une maladie qu’on ne connaît pas sont des fous. C’est une croyance aux mathématiques qui finit par être de la religion.»